Les bords de Seine réinventés

L’Institut Français de la Mode : un campus « taille patron »

On le sait, la mode fait rayonner la France dans le monde entier. Et à Paris, c’est dans le 13e que son coeur bat plus que jamais sur les bords de Seine, quai d’Austerlitz. Déjà reconnaissable à sa

peau en verre et métal vert vif, le site de l’ancienne Cité de la mode et du design a été entièrement repensé par l’agence d'architecture Patrick Mauger. Il permet ainsi un rapprochement physique entre l’Institut Français de la Mode (IFM) – déjà présent dans la Cité depuis 2008 – et l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne (ECSCP). Toutes deux ont fusionné en 2019. Inauguré en novembre dernier, le nouveau campus de l’IFM, soit 8 000 m², était attendu de longue date par les professionnels, au premier rang desquels Pierre Bergé, pour refléter le rayonnement international de la mode et du luxe français. En témoigne la forte proportion d’étudiants étrangers accueillis : ils sont 300, sur un total de 1 000, d’une cinquantaine de nationalités différentes. S’y ajoutent 2 000 personnes en formation continue. Avec une dernière tranche de 1 000 m², qui devrait être livrée cet automne, l’IFM accueillera annuellement 1 200 étudiants dans deux ans. Ils pourront suivre des formations techniques, créatives ou économiques, du CAP au doctorat. « Nos concurrents à Londres ou New York sont des écoles d’art, et les business schools ne préparent qu’à la gestion des marques, explique Xavier Romatet, directeur général de l’IFM. Nous sommes les seuls à offrir tous ces aspects du métier. » Qui plus est, dans un campus unique en Europe. 
Une rénovation réussie

Sa rénovation, d’un coût de 15 millions d’euros, a notamment permis de créer des espaces lumineux au sein d’un bâtiment industriel, construit en béton armé pour accueillir, au début du XXe siècle, les entrepôts des Magasins Généraux. Plusieurs puits de lumière ont été mis en oeuvre au niveau de la toiture et un éclairage artificiel, semblable à la lumière du jour, a été déployé. Afin d’apporter chaleur et convivialité aux lieux, les espaces qui irriguent les trois niveaux se sont parés d’une vêture en bois, en contrepoint à la structure béton et aux menuiseries extérieures vertes. Le tout en conservant une image résolument « brute ». En rez-de-chaussée, l’IFM est largement ouvert au public avec une bibliothèque, des espaces de lecture, une tissuthèque et une matériauthèque. Un amphithéâtre et un auditorium accueillent également des cycles de conférences ou des expositions temporaires. En prime, l’école offre une vue panoramique et unique sur Paris, avec la Seine au premier plan. De quoi faire la "couture" entre le site et la vie animée, de jour comme de nuit, sur les berges alentour.

 

Les Amarres : la solidarité et la convivialité à bon port

Nouer des liens de partage, c’est la raison d’être du nouveau tiers-lieu créé dans le 13e par les associations Aurore et Yes We Camp, notamment à l’origine des Grands Voisins. Installé au 24

quai d’Austerlitz, le site est ouvert au public depuis décembre 2021.
Sur les bords de Seine, ces grands bâtiments gérés par Haropa Port* – appartenant et attenant au nouveau campus de l’Institut Français de la Mode – sont longtemps restés inoccupés. Depuis le 9 décembre, ils connaissent une nouvelle vie et une intense activité en accueillant Les Amarres, un tiers-lieu créé dans le cadre d’une opération d’urbanisme transitoire. Le devenir de ces
locaux, ayant précédemment accueilli des bureaux, n’a pas encore été arbitré. C’est pourquoi un projet d’occupation temporaire a été décidé. Dans ce cas précis, la mise à disposition d’espaces généreux – 4 000 m² en coeur de Paris – a permis l’émergence d’une nouvelle expérience solidaire et festive, portée par les associations Aurore et Yes We Camp.
Les Amarres mêlent les publics. « Le site dispose de deux accueils de jour, pour les hommes et pour les familles, évoque la SEMAPA. Ils accueillent quotidiennement 300 personnes en situation de
vulnérabilité et de précarité qui y bénéficient d’une assistance alimentaire, sanitaire et administrative, ainsi que d’un accompagnement pour trouver des solutions d’hébergement.
Certains soirs et le week-end, une buvette restauration propose, dans le grand hall et sur la terrasse, des rendez-vous culturels, artistiques et festifs. Une vingtaine d’organisations du champ
de l’économie sociale et solidaire sont aussi installées sur le site. »  Une petite envie de profiter des bords de Seine, de boire un verre au son d’un apéro-fanfare,
de découvrir les saveurs du monde avant un tour sur un marché de créateurs, de se faire une session yoga & brunch, tout cela en contribuant à un projet militant et solidaire ?
Rendez-vous quai d’Austerlitz pour rompre " les amarres " avec le quotidien.
* Établissement public gestionnaire du Grand port fluvio-maritime de l'axe Seine, qui réuni depuis mai 2021 les ports du Havre, Rouen et Paris.

Piscine Joséphine Baker : nage en plein air, solarium et activités zen

Avec son bassin de 25 m qui flotte sur la Seine, la piscine Joséphine Baker – imaginée par l’architecte Robert de Busni – est sans doute la plus originale de Paris. « Et quand viennent les beaux jours, le lieu prend une tout autre dimension avec son toit de verre qui se découvre pour permettre aux usagers de nager en plein air, note Thomas Vivier, directeur du bateau-piscine amarré sur le quai François Mauriac, depuis 2006. En surplomb du bassin, un solarium en bois de 500 m² permet aussi de s’offrir une petite séance de bronzage sur transats, après la baignade. Tous cela contribue au succès estival de notre site. Sur toute l’année, nous accueillons près de 100 000 personnes. »
Côté activités, la piscine propose des cours d’aquafitness, d’aquabike, d’aquajogging et des cours de natation. « Notre Académie du « savoir nager » accueille aussi bien des élèves de
4 ans que des adultes voulant apprendre à nager ou se perfectionner, évoque Thomas Vivier.
Cet été, nous renouvelons également l’expérience autour de notre « offre fitness » avec des sessions de pilates, de yoga ou de méditation sur le solarium, les lundis, mercredis et vendredis,
jusqu’au 31 août. Ces activités sont accessibles sur réservation via moncentreaquatique.com. »
Avec une ouverture jusqu’à 22 h 00, les soirs de semaine en été, la piscine permet aussi de concilier plaisir de la baignade et ambiance nocturne à fleur de Seine. De quoi voir
passer dans le fleuve La Sirène des tropiques qu’interpréta Joséphine Baker au cinéma ?
Plus d’informations : piscine-baker.fr

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